Monoparentalité, multiples peines sociales et femmes, 4 ans après la conférence inversée du 7 mars 2019, où en est-on ?

Le nombre de familles monoparentales continue d’augmenter et représente aujourd’hui un quart des familles. Ces familles monoparentales rencontrent toujours plus de difficultés que les autres.

Très largement gérées par des femmes, à hauteur de 80 %, elles sont plus facilement touchées par des difficultés financières, organisationnelles, administratives. Ces familles restent particulièrement exposées à un risque de précarité puisque 41 % des enfants qui vivent avec un parent isolé sont pauvres, contre 21 % pour l’ensemble des enfants.

Au cœur de la monoparentalité s’exacerbent des enjeux en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Les mères seules sont représentées à hauteur de 88.6 % pour les QPV, le temps partiel touche trois à quatre fois plus les femmes que les hommes, il est plus fréquent chez les individus faiblement qualifiés.

Sans compter que le parent qui a la charge de ces enfants doit conjuguer seul les contraintes de la vie professionnelle et personnelle : enfants malades, suivi de la scolarité, démarches administratives… Il est donc plus sujet au stress et à la fatigue.

La précédente mandature a vu la réalisation d’avancées en leur faveur :

-Augmentation de 30 % des aides à la garde individuelle d’enfant,

-Augmentation de 50 % de l’allocation de soutien familial (ASF) depuis fin 2022

-Systématisation du versement des pensions alimentaires par la CAF depuis janvier 2023

Le PLFSS 2023 prend mieux compte les besoins spécifiques des familles monoparentales notamment par « l’extension des aides à la garde d’enfant jusqu’à l’entrée au collège » qui favoriserait les évolutions en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, en permettant une meilleure organisation de la vie familiale, un accès au marché de l’emploi facilité, ainsi que le dégagement de temps de repos et de répit

Concrètement, cette réforme, qui est progressive, vise les conditions de prise en charge de garde d’enfants et d’une meilleure prise en compte des spécificités des familles monoparentales par l’allongement du soutien à la garde d’enfants de 6 à 12 ans.

Si nous saluons une telle perspective, nous regrettons en revanche que ces dispositions ne soient mises en application qu’en 2025 et nous interrogeons sur les freins empêchant une effectivité dès le 1er janvier 2023.

Actuellement, dans le code du travail, il n’existe pas de loi particulière concernant les familles monoparentales. Ces familles sont donc très dépendantes de la volonté des entreprises pour voir leurs conditions de travail s’améliorer en fonction de leur situation.

| Références |

https://agence-cohesion-territoires.gouv.fr/sites/default/files/202005/2019._8.10._2019._avis_meres_isolees_en_qpv.pdf

https://www.vie-publique.fr/discours/286268-conseil-des-ministres-14092022-mesures-pour-les-familles-monoparentales