Premiers effets de la mise en place de la PAJE . Prestation d’Accueil du Jeune Enfant

Nos inquiétudes quant aux conditions d’application de la PAJE tendent à se confirmer si l’on en croit de récentes déclarations.

Concernant les modalités d’application de la PAJE pour les bénéficiaires du RMI, un décret d’application exclut de la base ressources la prime de naissance et le complément de libre choix du mode de garde. Ainsi le cumul est possible.

Par contre, les bénéficiaires de l’API (Allocation Parent Isolé) ne sont pas soumis au même régime faute de modalités d’application de la PAJE. Par conséquent, le cumul n’est pas permis. Plus grave, le versement de la prime de naissance (800 € versés au 7ème mois de grossesse) conduit à la suppression pure et simple du bénéfice de l’API, dont le montant est de 707 € pour une personne avec un enfant. Seule une nouvelle demande expresse par le bénéficiaire va réactiver l’ouverture du droit à l’API.

Alors, la prime de naissance servira à payer le loyer et autres charges domestiques et non à couvrir les dépenses pour lesquelles elle est attribuée, c’est à dire liées à l’arrivée du nouveau né (layette, puériculture, etc…).

Quel autre mécanisme pourrait être et plus anti social quand on sait qu’une famille avec un revenu de 4.120 € cumulera la prime de naissance, les éventuels compléments ainsi que le socle de base égale à 160 €/mois pendant 3 ans … Le scandale réside justement dans le fait d’attribuer le socle de base à des familles ayant de confortables revenus et de l’interdire aux bénéficiaires de minima sociaux tels que RMI et API. C’est pour eux pourtant que ces 160 €/mois constituent un vrai ballon d’oxygène ! Mais l’objectif est sans doute de ne pas leur permettre de sortir la tête de l’eau…

La Confédération Syndicale des Familles dénonce cette injustice sociale et ne peut accepter cette logique qui consiste à prendre aux plus démunis pour donner aux plus aisés.

Toutes les familles, ayant des revenus en dessous du plafond de ressources fixé pour y accéder, doivent prétendre à la PAJE et doivent la percevoir indifféremment des autres prestations induites par leur situation.

Pour la Fédération Syndicale des Familles Monoparentales, les bénéficiaires de l’API, comme toutes les autres familles, doivent percevoir la PAJE et dans les mêmes conditions : en effet, la source des revenus des familles ne peut être un élément pénalisant, interdisant ainsi le cumul de la PAJE, cumul qui était possible avec l’APJE.

La FSFM reste attentive aux effets de l’application de la PAJE. Il est clair qu’elle ne cautionnera pas de telles dérives si cela venait à se confirmer. Elle se mobilisera avec les familles pour défendre leur droit à une vie décente.