La situation de monoparentalité impacte les carrières.
Les Nouvelles réformes du chômage* menacent de venir durcir le trait, encore. Elles sont une menace d’aller Vers une aggravation de la précarisation des parents pauvres.*
Dans ceux qui seront impactés: principalement les mères. Celles pour qui l’accès à une vie meilleure grâce au travail a déjà un air d’utopie.
- Au 30 septembre 2019, 3,43 millions de personnes inscrites à Pôle emploi sont des femmes, soit 52 % des demandeurs d’emploi . Parmi elles, 47 % sont indemnisées par une allocation chômage (de l’assurance chômage ou du régime de solidarité).
- Les parents isolés sont moins insérés dans l’emploi que les parents vivant en couple.
- Les mères isolées sont davantage au chômage que les mères vivant en couple. Elles sont moins nombreuses à être « au foyer »
- 15% des mères solos, soit deux fois plus que les femmes en couple, sont au chômage.
- 40 % du temps partiel des mères isolées est du temps partiel subi.
- Percevant des salaires en moyenne moins élevés que ceux des hommes, les femmes bénéficient de montants d’indemnisation plus faibles lorsqu’elles relèvent de l’assurance chômage : en septembre 2019, les femmes indemnisées par l’assurance chômage perçoivent en moyenne 900 euros par mois, contre 1 160 euros pour les hommes.
(https://www.insee.fr/fr/statistiques/6047745?sommaire=6047805)
Les raisons du chômage chez les mères seules sont nombreuses et souvent croisées:
- Manques de moyens de garde.
- Elles ne renouvellent pas ou quittent des emplois pris par contraintes.
- Elles sont victimes de licenciement.
- Elles s’usent dans des métiers sous qualifiés, sous payés.
- Elles s’épuisent dans des métiers “alimentaires” ou “sous tension” qui ne correspondent pas à leurs compétences.
- Leurs diplômes ou qualifications ne sont pas valorisés.
- Elles se forment pour évoluer, se reconvertir.
- Elles essaient ou ont essayé l’entreprenariat et n’en vivent pas.
- Par contraintes familiales ou manque de moyens, leur mobilité géographique réduite.
- Elles sont victimes de licenciement.
- Elles sont victimes de harcèlement.
- Elles sont victimes de burn-out.
- Elles ont perdu un emploi par manque de relai, de moyens pour accompagner leurs enfants dans des périodes délicates.
- Elles arrivent à un âge “senior” sur le marché du travail.
- Elles ont vécu des séparations conflictuelles qui impactent leur sécurité et celle de leur enfants.
- Elles ont besoin de temps pour se reconstruire et reconstruire leur vie après des situations difficiles.
- Leur santé mentale est fragilisée par les manques de reconnaissance institutionnelle des besoins des mères seules.
Quand elles sont diplômées, les mères seules constatent que les périodes non travaillées sont un frein dans un parcours emploi. Les compétences sont considérées comme dévaluées.
Quand une opportunité professionnelle se présente, le rapport de force n’est pas rare: Les négociations, quand elles existent, sont difficiles. C’est ça, ou le chômage, les minimas sociaux, et quand même l’obligation des les “mériter”.
Les mères ayant fait des études souffrent de leurs conditions de vie au seuil économique très bas. Le taux de pauvreté chez les personnes sans emploi est de 38%. La chute de moyens altère fréquemment la santé physique ainsi que la santé mentale. Les risques de décès sont 3x plus élevés chez les personnes privées d’emploi.
Et si ça n’était pas suffisant, les complexités administratives, les réformes successives de calcul des droits sociaux génèrent des dettes. Des mères seules disent se sentir “traquées” par les institutions censées les soutenir: Indus traités de façon implacable, algorythmes qui les visent, enquêtes…
“La galère est au quotidien, on est toujours sur un fil, l’anxiété est permanente”
Des professionnels s’inquiètent de la perte de l’accompagnement dans les dispositifs de retour à l’emploi. Ils soulèvent la question de “l’emprise du quotidien”, de l’abandon “pour incompatibilité réelle ou ressentie de la conciliation vie professionnelle / personnelle”, du manque de confiance envers les professionnels.
“La revalorisation des métiers à prédominance féminine représente un axe essentiel de la lutte contre la précarité et la pauvreté non seulement de l’ensemble des femmes mais encore plus particulièrement de celles qui élèvent seules leurs enfants”.
Le cas échéant Sortir les mères seules de la précarité grâce à l’emploi est une impossible équation* , qui ne justifie certainement pas de faire l’objet des mesures toujours plus dures.
Les solutions attendues dans un premier temps sont:
- L’application du PLSS favorisant le soutien aux moyens de garde jusque 12 ans.
- La modulation des horaires, la systémisation du télétravail quand c’est possible.
- La sensibilisation des professionnels et institutions aux spécificités de la monoparentalité.
- L’application de l’égalité salariale.
- Des accompagnements emploi adaptés aux formations et souhaits de carrières.
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