DES SANCTIONS POUR LES FAMILLES “DEFAILLANTES” ?
Les évènements de l’été dernier ont mis à mal l’ensemble du pays, par un mouvement de révoltes de jeunes. Elles furent prétextes pour pointer du doigt les familles, principalement les familles monoparentales. Elles ont récupéré leurs enfants au coeur des violences. Pour autant, on les a culpabilisées. Elles ont été accusées de manquer au rôle éducatif, voire protecteur envers leurs enfants, qui “rodent la nuit”.
Face à ces accusations, les familles avaient exprimé leur mécontentement, leur colère, leur peine, leur impuissance aussi.
Récemment, Madame la ministre Aurore Bergé persistait dans cet élan de stigmatisation par des propositions répressives. Elle préconise notamment des sanctions, comme les travaux d’intérêts généraux en direction des “familles défaillantes”.
Nous sommes d’accord avec vous sur le fait d’interroger la place du père, du parent non gardien. En effet le DVH est un droit et non une obligation, favorisant les abandons, laissant les mères dans une difficulté de vie inégale. Dans les situations ou il y a deux parents, que le socle parental est assumé, au delà des séparations, les risques de délinquance peuvent être diminués.
Mais non Madame la Ministre, les familles ne sont pas défaillantes !
Le rôle des parents en temps que premiers éducateurs est essentiel. Cependant, pour la Fédération Syndicale des Familles Monoparentales, la responsabilité d’éventuels dérapages ne peut reposer sur eux seuls. Les Pouvoirs Publics doivent reconnaitre leur part de responsabilité, par leur manque de réponse au désoeuvrement des jeunes dans les quartiers. Nous attendons une réponse à l’accompagnement des mères et pères dans leur fonction parentale.
Au-delà de constats hâtifs, avérés ou faux, il est nécessaire et urgent de tirer les conclusions qui s’imposent. Nous observons que les familles surinvestissent auprès de leurs enfants. Et pourtant la difficile conciliation des temps de vie complique la tâche.
Il s’agit alors d’agir efficacement, pour permettre l’accompagnement des parents dans leur fonction parentale. Il s’agit d’épauler les familles de façon innovante, en les soulageant d’obstacles qui ne sont pas de leur fait. La confiance accordée aux associations sur le terrain est primordiale. Le soutien doit être effectif en leur donnant les moyens nécessaires. La présence sur le terrain de leurs professionnels qualifiés sont souvent garants de la paix sociale dans les quartiers. Malgré ses faibles moyens, la FSFM est présente dans les quartiers par ses associations réparties sur l’ensemble du territoire. Elle poursuit son rôle d’accompagnement auprès des familles, notamment en leur permettant des espaces de parole, de s’offrir des temps de répit.