À la rencontre de nos racines pour mieux bâtir l’avenir : un regard sur l’évolution des familles monoparentales depuis 1987 
La Fédération Syndicale des Familles Monoparentales a récemment archivés les documents de la semaine passée, riches en outils d’appropriation collective. Ce moment d’histoire collective nous permet de faire un point sur ce qui a changé pour les familles monoparentales depuis plus de trente-cinq ans.
D’où venons-nous ? Retour sur un parcours marqué par des avancées mais aussi des défis persistants
-L’évolution du cadre juridique et des droits
Depuis 1987, année marquante avec la loi sur l’autorité parentale conjointe, le droit de la famille a connu des transformations importantes. Cette loi a posé les bases d’une reconnaissance plus équilibrée des rôles parentaux en cas de séparation, notamment en favorisant la coparentalité. Cependant, dans la pratique, les mères restent majoritairement les chefs de familles monoparentales, témoignant d’un décalage entre la législation et la réalité sociale.
La précarité qui s’aggrave… malgré les « aides ».
En 2025, une famille monoparentale sur trois vit sous le seuil de pauvreté, contre une sur cinq dans les années 1990. Les politiques sociales ont tenté d’atténuer cette situation par diverses mesures :
– La création et la revalorisation de l’Allocation de soutien familial (ASF)
– Le Revenu de solidarité active (RSA) adapté aux parents isolés
– Les aides au logement (APL) et leur majoration pour parents isolés dans certaines prestations (PAJE, prime d’activité…)
Mais ces aides peinent à couvrir les coûts réels du logement, à concilier emploi et garde d’enfants, ou à garantir le paiement des pensions alimentaires, malgré la mise en place de l’ARIPA. Ces obstacles majeurs maintiennent la précarité et renforcent la vulnérabilité des familles monoparentales. La vrai question étant de donner les moyens et non pas de prendre en charge.
Des dispositifs de soutien spécifiques en développement
Face à ces enjeux, de nombreux dispositifs ont été créés ou renforcés :
– Les points conseils budget, les Réseaux d’Écoute, d’Appui et d’Accompagnement des Parents (REAAP), et les Lieux d’Accueil Enfants-Parents (LAEP)
– La Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) a lancé des aides à la garde d’enfants, soutenu la médiation familiale, et mis en place des projets partenariaux pour l’insertion sociale et professionnelle des parents solos
– L’ARIPA, visant à sécuriser le versement des CEE, se généralise pour apaiser les tensions entre parents
Une reconnaissance institutionnelle en progrès… mais des défis toujours là
Aujourd’hui, la monoparentalité bénéficie d’une meilleure reconnaissance institutionnelle et d’une prise en compte plus ciblée dans les politiques sociales. La diversité des modèles familiaux est évoquée, mais en réalité, ces familles continuent de cumuler de nombreuses fragilités sociales.
Malgré cette avancée, les familles monoparentales restent confrontées à des difficultés spécifiques : précarité liée à la solitude éducative, au logement, à l’emploi, et à la perception encore insuffisante de leur fonction parentale. La persistance de ces inégalités, souvent liées à des enjeux de genre, souligne l’urgence de lever ces freins.
La lutte continue
La FSFM et ses associations ont toujours été mobilisées pour faire entendre la double charge mentale et économique que subissent souvent les mères solos. En 2024, de nombreux travaux ont permis de faire avancer la réflexion et la visibilité de ces enjeux cruciaux.
Mais où en sommes-nous aujourd’hui ? La dégradation des conditions de vie de nombreuses familles montre que le combat pour une reconnaissance réelle et une solidarité renforcée doit continuer sans relâche.
Parce que connaître notre passé, c’est mieux comprendre notre présent et préparer un avenir plus juste, la FSFM reste engagée pour les familles monoparentales.
Pour en savoir plus ou rejoindre notre mouvement, n’hésitez pas à contacter nos associations ou à consulter nos ressources.
Ensemble, levons les obstacles pour que chaque famille monoparentale puisse vivre avec dignité et confiance.