25 Novembre journée de lutte contre les violences faites aux femmes

Le 25 Novembre, lors de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, la FSFM a été entendue par la Déléguation Régionale Commission régionale Droits des Femmes Région Paris HH, GLFF.

“Depuis 1970, le nombre de familles monoparentales a plus que doublé, de 10 % de la population à 25 % . C’est un phénomène social , assumé par 83 % de femmes.

Devenir famille monoparentale, quelque soit la situation, engendre un appauvrissement, dont les femmes ne se remettent jamais vraiment en majorité, lorsque l’impact sur la vie des hommes est moins prononcé et plus facilement surmontable.
Les ressources sont méconnues et stigmatisées : 40 % de familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté, ce qui représente 11 % de la population globale.
Les conséquences de la monoparentalité impactent la sphère économique, psychologique, affective, relationnelle, sociale, génèrent une charge mentale, temporelle.
Les parents solos, invisibles de la population, se confient dans la confidence des 4 murs aux professionnels mais craignent l’exposition publique, par peur de stigmatisation, de conséquences sur leur vie professionnelle, personnelle. Alors que les administrations devraient être une aide, elles peuvent représenter un danger sur la vie des familles, par une mauvaise compréhension de la vulnérabilité que peut engendrer la situation de monoparentalité.
Les parents solos, femmes, sont victimes, au carrefour d’inégalités sociales. Mais elles ne sont pas DES victimes, dans la responsabilité qu’elles ont, à porter quotidien, l’habilité à élever, protéger, éduquer, cultiver, accompagner leurs enfants dans la vie.
La monoparentalité, c’est l’affaire de toutes les strates de la société, mais son coût social est élevé.
Alors que 40 % de l’ensemble de la population estime que les modes de garde ne sont pas satisfaisants, les parents solos peuvent se trouver vite dans un impasse d’horaires décalés, de difficultés de mobilité, un coût du travail supérieur à celui de l’organisation de vie.

Les plus impactées sont encore les femmes, moins payées, plus sujettes aux emplois sous qualifiés, précaires.

L’articulation des temps de vie, c’est le casse tête de tous les parents, mais on vit dans une organisation où on demande aux parents « de travailler comme si ils n’avaient pas d’enfants, d’élever leurs enfants comme si ils n’avaient pas de travail » .
Au delà d’un minimum décent pour vivre, Il faut de l’énergie, du temps, pour accompagner, guider, éduquer, éveiller au monde, avoir accès à la culture. S’occuper des enfants, encourager leur autonomie, la sociabilité, demande un cadre, des références, le temps en démarches, c’est aussi du temps lié à la parentalité, du temps de parent pour l’enfant.
Une étude de l’ODAS (Observatoire d’Action Sociale) de 1999 montrera que les mères qui travaillent ont du mal à concilier activité et fonctions parentales, mais l’isolement social peut être pire : la perte de lien sont de facteurs de risques au sein du foyer, de dépressions, de violences
intrafamiliales.
Les mères seules sont particulièrement exposées.
La solidarité, l’investissement associatif, l’organisation d’universités par la FSFM, permettent de faire du lien entre parents et enfants, d’apporter le bénéfice de formations sur la vie quotidienne.
Une solution plus globale serait de réfléchir à des politiques familiales, à une meilleure articulation autour de la famille, d’inscrire dans les réflexions les conventions collectives, les accords d’entreprise, les formes de management, les attributions de congés, la nature des contrats.
Les formations de soutien à la parentalité pourraient être intégrées au CPF, l’information clairement diffusée auprès des parents quand à leurs droits.
La FSFM actuellement œuvre pour :
– La création d’une commission Européenne dédiée à l’harmonisation des droits des familles monoparentales
– Un projet de loi reconnaissant le statut spécifique de la monoparentalité
– L’allongement de l’aide à la garde d’enfants jusque 12 ans pour les familles monoparentales (Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 – PLFSS)
– La déconjugalisation de l’ASF ( Allocation de Soutien Familial)”


 Notes Véronique Obé administrateur FSFM – Intervention table ronde du 25 11 2023
« Comment concilier les temps : vie familiale, vie professionnelle, vie sociale ? »